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Le mythe d’Octobre Rouge

A la poursuite d’Octobre Rouge : Difficile de parler de sous-marin sans penser à ce film et à son mythique commandant incarné par Sean Connery. Alors mythe ou réalité ? Le scénario d’Octobre Rouge gravite autour de deux sujets, le 1er qui concerne le passage à l’Ouest et le second concerne le sous-marin en lui-même.

Concernant le passage à l’Ouest, une histoire de la marine soviétique est l’origine partiellement du scénario d’Octobre Rouge. Elle ne concerne pas un sous-marin mais la frégate « Storojevoï » (traduction vigilent). Le 9 novembre 1975, le personnel équipage, souffrant du manque de nourriture et d’une discipline implacable, décide de s’insurger. Les mutins sont conduits par le commissaire politique Valery Sabline. Ils souhaitent rejoindre Leningrad pour y déclencher une révolution communiste antibureaucratique. Lors du retour à Riga son port d’attache, la frégate est alors bombardée. Les mutins et son leader seront alors jugés. Valery Sabline sera alors condamné pour trahison en vers la patrie et sera exécuté le 3 aout 1976.

Storojevoi
Storojevoi

Je vous l’ai montré en photos à plusieurs reprises lors de mes billets précédents. Octobre Rouge bien qu’il ne soit pas nommé durant le film fait allusion aux SNLE soviétiques de classe Typhoon (pour rappel 170m de long, 24m de diamètres, 2 réacteurs nucléaires, coque en titane, puissance 90 000 ch). Bref, c’est un monstre des mers. Le film évoque un mystérieux système silencieux appelé « la chenille ». Cette chenille est un hydrojet. Un système aujourd’hui utilisé notamment sur les scooters des mers. Alors « chenille » ou pas ? Le moins que l’on puisse dire c’est que les russes y ont travaillé. Le 1er projet de Typhoon possédait à l’arrière un système hydrojets qui n’a finalement pas été installé à bord. Plusieurs raisons à cela, le système est massif mais surtout il n’est pas efficace sur une masse de plus de 20 000 tonnes. Un sous marin est beaucoup trop long et lourd. Avec un tel système, le sous-marin n’aurait pas excédé les 10 nœuds. Maintenant, vous savez tout sur Octobre Rouge et son sous-marin légendaire.

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Personnellement, ce film est un chef d’œuvre du genre et Sean Connery incarne le rôle du commandant Marko Ramius à merveille. Je terminerai donc par cette citation : cpt Ramius – : « Cela me rappelle les jours glorieux du Spoutnik et de Youri Gagarine, quand le monde tremblait devant le rugissement de nos fusées. Et bien il tremblera encore, terrifié par notre silence. »

Komsolomets : le plus profond

Le Komsomolets est un SNA soviétique construit en 1983 qui détient le record de profondeur pour un SNA. Ce record a été établi le 4 aout 1984. Le profondeur relevé était de 1020m. Sa construction en titane lui a permis cette évolution. Ce modèle est unique en son genre car lui non plus, n’aura pas de sistership.

L’histoire du Komsomolets est tragique car ce sous-marin a coulé 7 avril 1989 suite à un incendie dans la mer de Norvège. Il gisera a 1600m de profondeur avec son réacteur actif et ses ogives nucléaires. En 1993, les russes décident de réaliser des études scientifiques afin d’évaluer les conséquences écologiques suite à la fuite de césium 137. Au mois de septembre, les russes ont retiré les ogives nucléaires.

nota:
Son nom Komsomolets signifie adhérent du Komsomol (organisation des jeunes du parti communiste soviétique).

P661 Anchar, le plus rapide

Le P661 Anchar est le sous-marin le plus rapide avec 44.7 noeuds soit 83 km/h en plongée. Il devance les classe Alpha avec 41 noeuds et les Seawolf (usa). Surnommé le Goldfish, il est le sous-marin le plus cher de sa catégorie. Il fut fabriqué à un seul exemplaire. Les tests de ce sous-marin se sont avérés non concluant le bruit émis par le sous-marin dépassé les 100db.

Informations complémentaires
A servi dans Marine soviétique Marine russe
Mise en service le 31 décembre 1969

Caractéristiques techniques
TypeSous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière
Longueur106,6 m
Maître-bau11,6m
Tirant d’eau8 m
Déplacement5197 t en surface7000 t en plongée
Propulsion2 réacteurs à eau pressuriséeVM-5m générant 177.4 MWt
Puissance80 000 Cv
Vitesse44,7 nœuds en plongée
coque en titane

Caractéristiques militaires
Armement4 tubes de 533 mm et 10 missiles SS-N-9 dans des tubes individuels.

Autres caractéristiques
Équipage82 hommes

Le LUN

Le LUN, un ekranoplane conçu par les russes dans les années 80. il mesure 74 m de long et 44m d’envergure, au tant dire que c’est un monstre. (plus long qu’un boeing 777). Les russes avaient vraiment le sens de la démesure…

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Cet avion est un ekranoplane, c’est à dire un engin volant capable de voler, à très faible altitude en utilisant l’effet de sol. Il peut voler de 3m à 500m d’altitude ce qui lui permettait d’être indétectable aux radars. L’autre particularité de cet avion était sa capacité d’embarquer des charges lourdes (près de 40t) et d’envoyer des missiles mer-mer (c-a-d antinavires). Durant les années 80, les russes avaient construit 3 exemplaires du Lun (appelé également projet 903). Faute de crédits, ils ont abandonné ce projet extrêmement coûteux . Aujourd’hui, il ne reste que cette exemplaire sous sa forme militaire, un autre qui a été reconverti en avion de secourisme et le dernier s’est crashé.

lien youtube :

Class Typhoon (Code Akula projet 941)

Catégorie : sous-marin pays : fédération de Russie Type : SNLE (sous marin nucléaire lanceur d’engins) Année : 1982 Equipage : 179 hommes (52 officiers, 85 sous-officiers, 42 matelots)

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Dimensions: – Longueur hors tout : 172.8 m – Largeur maximale : 23.2 m – Tirant d’eau : 11.5 m – Déplacement : 23.200 t en surface, 33.800 t en plongée.

Performances – Immersion opérationnelle : 400 m. – immersion max : + de 600 m – Vitesse maximale : 25 nœuds en plongée, 12 nœuds en surface. – Rayon opérationnel : illimité – Autonomie : 120 jours (4 mois) en plongée. _ puissance : 2 réacteurs nucléaires développant 100 000 cv.

Nombre d’exemplaires : 6

TK-208 Dmitri Donskoi : entré en service en 1981, modifié en 2003 en Projet 941-UM, depuis 2005 plate-forme d’essai du SS-N-30 Bulava TK-202 : entré en service 1983 et retiré en 1999 TK-12 Simbirsk : entré en service 1984 et retiré en 1996 TK-13 : entré en service 1985 et retiré en 2004 TK-17 Arkhangelsk : entré en service 1987 et retiré en 2013 TK-20 Severstal : entré en service 1989 et retiré en 2013 TK-210 : jamais terminé.

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Présentation :

 Dans les années 70, les américains développent de nouveaux sous-marins (classe Ohio) et y désirent installer les nouveaux missiles balistiques de type « Trident ». Inquiet par l’avance technologique des américains dans la construction de nouveaux missiles, les dirigeants de l’union soviétique décide alors d’étudier la construction d’un nouveau sous-marin en réponse à cette nouvelle menace. L’union soviétique construira les plus gros sous-marins au monde l’Akula.

Construction et ingénierie:

 Le cahier de charge du Typhoon oblige les ingénieurs à faire preuve d’ingéniosité. Le sous-marin devra être capable de naviguer sous la banquise et briser jusqu’à 2m de glace, tirer les missiles en plongée, disposer d’une grande capacité de détection hydro-accoustique , être discret et améliorer la sécurité et les conditions de vie des marins.

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La construction du Typhoon est révolutionnaire. Il dispose d’une coque en alliage de titane et d’une surcouche anéchoique. Le titane permet justement de pouvoir allier légèreté et solidité. Ces propriétés permettront donc au sous-marin de briser la glace mais aussi résister à la pression de l’eau. Cependant, bien que la Russie soit le 1er exportateur de titane au monde, il reste cependant l’un des métaux les plus chers. Cet inconvénient se répercutera notamment sur la note finale. Deuxièmement, peu d’industries sont capables de manipuler le titane. C’est la raison pour laquelle il sera construit par les chantiers Sevmach à Severodvinsk

Pour des raisons opérationnelles, la salle d’opérations et l’équipement électronique sont dans un module blindé. D’autre part, le kiosque est renforcé pour résister à la glace et les barres de plongée sont également renforcées et rétractables.

Le Typhoon a été le 1er sous-marin soviétique à développer une technique d’écoute sonar similaire à celle présente sur les Ohio. Le sous-marin tracte alors une ALR (Antenne linéaire remorquée) d’une centaine de mètres. Cette ALR lui permet de traquer les sous-marins au-delà des perturbations provoquées par son sifflage appelé baffle, rendant ainsi le sous marin beaucoup moins sourd ques les SNLE de génération précédente. Le sous-marin dispose deux réacteurs nucléaires. Cette technologie lui permet d’être relativement discret. Comme précisé supra, la coque est revêtue d’une surcouche anéchoique. Elle permet d’absorber les sons et d’être indétectable au sonar.

Le Typhoon dispose d’une structure révolutionnaire. Il dispose de deux coques de 7mètres de diamètre placées cote à cote horizontalement. En cas de voie d’eau, cela permettra à l’équipage de se réfugier dans l’une de ces coques. Il dispose également de deux capsules de sauvetage de chaque coté du kiosque.

En matière de condition de vie, les ingénieurs ont proposé de nombreux espaces prévus pour la détente : lecture, jeux vidéo, salle de sport mais également sauna et piscine.

piscine dans un typhoon, quoi de plus normal
piscine dans un typhoon, quoi de plus normal

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La contrainte de la construction d’un tel engin est l’infrastructure. Afin d’induire en erreur l’espionnage par satellite, Les russes avaient été obligé de construire le plus grand dock couvert au monde, établi à plus de 800 mètres de l’accès de la mer.

Anecdote: Le film « à la poursuite d’Octobre Rouge » fait référence aux sous-marins de class Typhoon. Le Chenille a été étudiée mais faute de rendement mauvais, l’installation a été abandonnée.

NR1 le sous-marin espion

Le NR-1, surnommé « Nerwin », est un sous-marin à propulsion nucléaire navale expérimental de l’United States Navy.

Données:

NR-1 (surnom Nerwin)
date de construction 1967
date de mise à l’eau 1969
date d’activation 1994
En service inconnu, fin de service théorique 2012
Pays d’origine USA
Longueur 44,40 puis 44,78 depuis 1993
Maitre-bau 3,81 mètres
tirant d’eau 4,57 mètres
Vitesse 4,5 nœuds en surface, 3,5 nœuds en plongée
Profondeur officielle 915 mètres
Type de coque acier HY-80
Energie Nucléaire
Déplacement 365t, 393t en surface

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Le NR1 a été construit en 1967, puis mis à l’eau en 1969. En 1994, il est rattaché du « Military Sealift Command » avant d’être désactivé en 2008. Il s’agit du plus petit sous-marin nucléaire au monde. Son nom, NR-1 est un hommage au service « Office of Naval Reactors » chargé du développement de cette technologie dans l’US Navy.

Histoire

Il n’a jamais été officiellement nommé ou commissionné et servirait aux opérations classifiées dont du renseignement, la recherche d’objets (récupération de missiles, accident de la navette spatiale Challenger, accident du vol 990 EgyptAir le 31 octobre 1999, etc…), la recherche et surveillance d’épaves , l’étude géologique et océanographique (au large de Porto Rico en 1973) et la maintenance d’équipement submergés. Un total de 64 missions non-classifiées entre 1972 et 1999 sont officiellement recensés. Entre autres missions, en 1986, l’USS Seawolf (SSN-575) et le NR-1 auraient mis sur écoute un câble sous-marin reliant l’Afrique du Nord à l’Europe à une époque où les États-Unis étaient engagés dans une confrontation avec la Libye ; cette opération n’aurait cependant pas généré de renseignements utiles.

Ces traces de roues ont été photographiés en 1985 au fond de l’eau près de Karlskrona l’une des plus grosses bases navales de Suède. A cette époque, les suédois faisaient la chasse aux sous-marins russes. Deux ans plus tot, un SNA russe s’était justement échoué au même endroit en raison de la marée et d’un faible tirant d’eau. Or, les services de renseignements suédois concluent qu’ils s’agit d’un sous-marin entrainé par une seule hélice à cinq pales et déduisent qu’il s’agit là peut être d’un sna américain de

classe Sturgeon et Los Angeles. Cependant deux élèments écartent cette hypothèse : le tirant d’eau trop faible pour faire évoluer de gros sous-marins et deuxièmement ces traces de roues descendent à près de 1000m de profondeur, soit bien au-delà de l’immersion maximal. Bien que ne l’ayant pas avoué, tous les soupçons se dirigent vers les USA et le NR-1.

Caractéristiques

Contrôles du NR-1 en 1995. Sa coque est en acier HY-80 à haute résilience, le massif est peint en orange. Il est équipé pour toutes les missions océanographiques à des fins militaires ou civiles. Sa profondeur de plongée officielle est de 3 000 pieds (914 m). Il n’a pas de périscope mais une caméra de télévision dans le massif. Une de ses particularités est la présence de deux roues de poids-lourd rétractables pour rouler sur le fond marin.

Ses principaux senseurs sont une batterie de sonars dont le plus puissant est un sonar à balayage latéral dirigé vers le bas permettant de scruter les fonds marins. En 2002, il avait une résolution de 30 cm à 180 m de distance et de 1,2 m à 730 m, à cette période, il dispose également d’un laser à balayage linéaire.

Il dispose de 3 hublots, des crochets, des poignées et d’un bras robotisé manipulateur permettant d’emporter des objets d’un diamètre inférieur à 24 cm (8 pouces) provenant d’un autre projet et, à sa fin de carrière, de 25 projecteurs extérieurs pour éclairer les profondeurs, et plusieurs caméras. Son four provenait d’un avion de ligne, de même que le système de navigation qui était déjà assez imprécis dans son usage originel. Ses instruments, le panneau de contrôle initial ainsi que son ordinateur d’origine qui avait une mémoire à tores magnétiques limitée de 32 kilooctets.

Sa section pressurisée est de 29,3 m après son agrandissement en 1993. Il n’avait pas de douche, les toilettes étaient souvent bouchées et il y avait quatre couchettes pour 11 marins. Pendant l’administration de Richard Nixon, l’équipage d’élite spécialement formé pour le NR-1 pouvait vivre sur le fond de l’océan pour un maximum d’un peu moins d’un mois à la fois. Celui-ci était spécifiquement entraîné par le directeur du programme de propulsion nucléaire de la marine. L’autonomie nominale est de 210 hommes×jours, soit 16 jours pour un équipage de 13 personnes, l’autonomie maximale est de 300 hommes×jours, soit 23 jours pour un équipage de 13 personnes.

Son réacteur nucléaire a été ravitaillé une fois dans sa vie de service entre 1990 et 1992, et le sous-marin pouvait servir jusqu’en 2012 en théorie mais beaucoup de ses fournisseurs et des sources logistiques n’existaient plus, ce qui a conduit à son retrait.

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